
Jean-François Régis : Un Missionnaire Dévoué
Jean-François Régis est né à Foncouverte, dans l’Aude, le 31 janvier 1597, dans une famille de nobles ruraux aisés et profondément chrétiens. À l’âge de 14 ans, il est envoyé au Collège des Jésuites de Béziers pour ses études. Il y est travailleur et bon camarade, devenant membre de la Congrégation de la Sainte Vierge. Après ses études, il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus à Toulouse le 8 décembre 1616. Après ses premiers vœux en 1618, il poursuit la formation des Jésuites, entrecoupée de périodes d’enseignement à Cahors, Billom, Tournon, Le Puy et Auch. Il termine ses études théologiques à Toulouse et est ordonné prêtre en mai 1631.

Premières Missions
En 1632, Jean-François est envoyé à Montpellier comme missionnaire. Il y prêche beaucoup et s’occupe des pauvres, poursuivant son œuvre à Sommières et dans les environs. En 1634, il est mis à la disposition de l’évêque de Viviers, Monseigneur de la Baume de Suze, pour visiter son diocèse. Il parcourt les villages, préparant la venue de l’évêque. Dans les rudes montagnes des Boutières, il se distingue par ses qualités de missionnaire « vivant à l’évangélique », attirant les populations par sa grande bonté et sa parole simple.
Le Puy (1636-1640)
Nommé au Puy, Régis divise désormais son apostolat en deux périodes : à la belle saison, il travaille au Puy ; en hiver, il reprend ses missions dans les montagnes, sachant qu’il peut alors trouver les gens chez eux. Au Puy, son activité se concentre sur trois axes : les catéchismes, les pauvres et les pécheurs.
Ses catéchismes, destinés non seulement aux enfants mais à tous, sont des exposés solides et simples de la foi chrétienne, attirant jusqu’à 4 000 personnes. Face à la famine et à la guerre civile, il organise l’aide aux pauvres et procure du travail aux dentellières. En tant que confesseur, patient et bienveillant, il fonde une maison d’accueil pour les « filles perdues », initiative qui lui vaut critiques et haines.
Hivers dans les Montagnes
Pendant quatre hivers, Régis visite de nombreux villages des montagnes du Vivarais et du Velay. Voyageant à pied, logeant chez les paysans, prêchant dans les églises et sur les chemins, il est attentif aux besoins spirituels et matériels de tous, gagnant le surnom de « Saint Père ».

Décembre 1640
Après une mission à Montfaucon, où sévit la peste, il retourne secrètement au Puy pour une retraite de trois jours, déclarant : « J’ai interrompu mes missions pour me préparer à bien mourir ». Le 23 décembre, malgré le mauvais temps, il repart en mission. Arrivé à LaLouvesc le 24 décembre, il commence immédiatement son travail, prêchant et confessant sans relâche malgré sa maladie. Le 26 décembre, après une messe, il s’effondre et est transporté à la cure où il continue de confesser avant de s’évanouir.
Mort du Père Régis
Régis lutte contre la maladie pendant cinq jours, recevant les derniers sacrements le dimanche. Le 31 décembre, peu avant minuit, il dit à son frère Bideau : « Je me trouve mal » et, après avoir eu une vision de Notre Seigneur et Notre Dame, il rend l’âme en disant : « Seigneur, je remets mon âme entre tes mains ». Il allait avoir 44 ans.
Le Tombeau et le Pèlerinage
La nouvelle de sa mort se répand rapidement, et malgré le mauvais temps, Lalouvesc est bientôt envahi de monde. Le 2 janvier, vingt-deux curés assistent à son enterrement, et la foule emporte des objets lui ayant appartenu. Pour protéger son corps, les Jésuites l’enterrent profondément dans la petite église de Lalouvesc.
Depuis, les pèlerins affluent au tombeau du Saint Père pour obtenir des miracles. Jean-François Régis est béatifié en 1716 et canonisé en 1737. Ses reliques, exposées dans une châsse, sont offertes à la vénération des fidèles.